Nous irons au plus près
 
ÉDITIONS
À PLUS D’UN TITRE
FICHE DU LIVRE :
Juin 2014 
Collection poésie
Auteur : Marc Rousselet
Titre : Nous irons au plus près
Illustrations : Encres de Yael Antoon
Collection Les cahiers de poésie
Conception graphique : Art Graphisme
48 pages 12 € 
ISBN: 978-2-917486-481
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Le texte...


Je peux te raconter Jourdan que dans mes mains, lopin d’affolements fertiles, elle frissonne et sur ma peau s’écoule sa source nocturne. Poitrine contre poitrine, entre soupir et cri, j’appartiens aux quatre éléments. À la fascination, à la  parole, à la mémoire, à ce qui deviendra plaie. Notre ombre dans la chambre délimite le prodigieux projet d’aimer.

L’interstice entre son corps et le mien demeure continûment divisible. Pour expliquer  cela, je serais capable d’aller jusqu’au mensonge tant l'agencement de cet entre-deux m'angoisse. Elle le sait bien, qui n’a qu’à se tendre pour que le miracle d’un avenir possible se reproduise.

À force d'amarrer dans le secret, nous parviendrons à jouer avec le verbe aimer à tous les temps. Le temps de la pluie qui frappe aux vitres et celui du soleil sur une place de village. Le temps des rires et celui des étreintes.  Qui s'engoue n’a rien à redouter, voilà ce que porte en graine nos futures nuits.







                                     

    L’ordinaire du monde s’apparente à ces septicémies qui vous empuantissent avant de vous terrasser.


    Je crois t’entendre : lève les yeux, écarté de la liesse, retrousse tes manches fontainier l’égal du figuier. Perçois le fracas du silence qui s’agrège aux chuchotis des marchands. Imagine heurtant l’eau de son bec, la crainte du martin-pêcheur, l’obligé des berges et du courant, quand ils étouffent  la Sorgue dans des herbiers glaireux.


    Toi qui ligues la bêche et le pollen, qui nous dis que redouter n’évitera ni les pluies de silex ni le pays en cendre, raconte-nous comment l’axe de la terre ira se ficher dans le cœur brûlant des glaciations.

    Alors, tu verras, nous t'émerveillerons ! De très loin nous arriverons plus nombreux qu’abeilles sur les tilleuls, boire un verre d’eau chez toi.